Textes à méditer

Le désir de Dieu

Dieu reste toujours le Cherché, le Désiré, l’Attendu.
Il nous a créés pour qu’on le cherche, comme l’affirme saint Paul aux citoyens d’Athènes :
« Il les a faits pour qu’ils cherchent Dieu et qu’ils essayent d’entrer en contact avec lui
et de le trouver, lui qui, en vérité, n’est pas loin de chacun de nous. » (Ac 17, 27)
Nous sommes toujours des apprentis dans cette quête de Dieu
qui est aussi une quête de soi.
Un peu comme les Mages, guidés par l’étoile,
nous allons de questions en questions qui avivent notre désir et relancent notre espérance.
C’est dans ce désir de chercher Dieu que nous existons vraiment
et que nous nous révélons à nous-mêmes.
Nous sommes des êtres de désir et de parole qui aspirent au bonheur.
Créés à l’image d’un Dieu trinitaire, nous voulons des relations qui comblent.
Ce désir profond de bonheur, n’est-ce pas Dieu qui l’a mis dans notre cœur
pour que nous allions à sa rencontre?
Il nous attire à lui par son Fils, la création,
l’amour, la beauté, l’autre, la prière, le désir.
Les mystiques chrétiens parlent de ce désir avec ardeur.
Saint Bernard écrivait dans son Traité de l’Amour de Dieu :
« Dieu a fait de toi un être de désir et ton désir, c’est lui, Dieu ».
Il s’inspirait d’Augustin qui affirmait que « le désir est le fond du cœur ».
En désirant Dieu, on se rend capable d’être comblé par lui.
Dieu est une présence significative à l’âme qui attend qu’on le reconnaisse.
La prière, expression par excellence du désir, est le moyen le plus simple
et le plus direct pour entrer en relation personnelle avec Dieu.
C’est l’échange de deux regards, de deux désirs.
Lorsque nous désirons Dieu, nous le cherchons;
Et lorsque nous le cherchons, nous le désirons.
Notre désir devient notre prière.
Il suffit de fermer les yeux quelques minutes, de descendre dans notre cœur,
d’écouter le silence, de faire un acte de foi en remettant à Dieu notre désir.
« Seigneur, tout mon désir est devant toi » (Ps 37 (38), 10).
Dieu nous manque
Le désir nous met en route à la recherche du Dieu de joie, révélé en Jésus Christ.
« Console-toi, tu ne me chercherais pas, si tu ne m’avais trouvé »,
Faisait dire Pascal à Jésus.
Nous sommes ce que nous désirons et nous désirons ce qui nous manque : Dieu caché.
Le désir est vu comme négatif dans certaines traditions religieuses :
« Sois un guerrier et tue le désir, ce puissant ennemi de l’âme » (Bhagavad-gîtâ, III, 43).
Il est œuvre d’amour dans le christianisme, illustré par le corps offert du Crucifié,
sur lequel brillent les lueurs de Pâques.
La psychanalyste Françoise Dolto évoquait Jésus comme « le maître du désir ».
Saint Augustin, dans son commentaire de la 1ère épître de saint Jean,
Parle de la vie chrétienne comme un saint désir :
« Sans doute, ce que tu désires, tu ne le vois pas encore;
mais le désir te rend capable, quand viendra ce que tu dois voir, d’être comblé…
De même Dieu, en faisant attendre, étend le désir;
En faisant désirer, Il étend l’âme;
en étendant l’âme, Il la rend capable de recevoir…
Désirons donc, mes frères, parce que nous devons être comblés ».

Jacques Gauthier



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